🎧 Écouter l’intro en version audio
1 an déjà, mazette que le temps passe vite !
12 éditos pour ma part, 12 tips super utiles de Clara, 12 décryptages incisifs d’Inès et 12 chroniques fraîches de Lila pour notre plus grand plaisir, et le vôtre aussi on l’espère.
Sans oublier 1 lancement de communauté payante, les belles rencontres avec les abonné·es de la première heure et déjà plusieurs lives et masterclass ensemble.
Pour fêter tout ça, on voudrait mieux connaître les personnes qui nous lisent et/ou nous écoutent chaque mois, oui : vous.
On a donc créé un questionnaire pour vous poser quelques questions.
Je dis ça, je dis rien mais il y a 1 RV Conseil d’1h offert à décrocher pour votre projet…
Je vous laisse découvrir cette 13ème newsletter ANM avec un joli programme ce mois encore.
Bonne lecture et/ou écoute et au mois prochain !
Emily
Au programme de cette édition
L’édito d’Emily : Prends l’argent
Les tips de Clara : Bandsintown & Songkick : deux incontournables du live
Le décryptage d’Inès : Le public TikTok en concert
La chronique de Lila : Dinaa : une douceur acoustique au naturel
Nos rubriques
🎧 Écouter l’édito d’Emily en version audio
Les temps sont durs, on le sait, mais parfois, un rayon de soleil perce la grisaille ambiante. Encore faut-il le voir pour en profiter et l’apprécier.
D’où le titre de cet édito : « Prends l’argent » qui a d’ailleurs bien failli s’appeler « Laisse payer les gens ».
Parce qu’il y a vraiment des fans qui veulent soutenir leurs artistes préféré·es, mais ne savent juste pas comment.
Or ça, c’est à l’artiste de leur montrer la voie et de le mettre en place.
Vous connaissez peut-être ces gifs animés qui disent « Just take my money already » ou « Shut up and take ALLLL my money » (« Tais-toi et prends touuuut mon argent »).
Ces gifs ne sortent pas de nulle part : il y a vraiment des fans qui veulent donner leur argent à l’artiste mais ne le font pas car l’artiste ne leur demande que des « pre-save, likes & stream » et...c’est tout.
Avouez qu’il est tout de même *un peu* dommage -pour ne pas dire absurde- de se démener au quotidien pour développer son projet pour ne finalement pas permettre aux fans de le soutenir à la hauteur de leurs moyens et/ou de leurs envies.
Alors, qu’est-ce qu’on fait dans ces cas là ?
C’est simple : on s’organise pour rendre la chose possible et facile et... on prend l’argent.
Un levier simple : le « Pay what you want », c’est à dire la possibilité pour les gens de donner plus que le prix affiché.
Ça marche à la table de merch avec un bocal à pourboire & petite monnaie ou un Sumup/Lydia bien configuré, et ça marche aussi en ligne en cochant la case ‘Pay what you want’ sur Bandcamp au moment de configurer sa sortie. Radiohead avaient été les premiers à le mettre en place en 2007 et le résultat avait été époustouflant.
Parce que la plupart du temps, les fans n’achètent pas de manière transactionnelle mais plutôt pour soutenir l’artiste et garder un souvenir tangible (à la limite de la preuve matérielle) du bon moment passé en sa présence, que ce soit un concert et/ou une rencontre.
Et si en plus, ça leur garantit d’avoir soutenu leur artiste préféré·e le plus directement possible, alors tout le monde sourit.
En anglais on dit aussi : « Don’t leave money on the table » (« Ne laisse pas d’argent sur la table »).
Donc oui, on prend l’argent lorsqu’il est librement donné et avec plaisir.
A quel prix vendre son merch ?
Les artistes hésitent : instinctivement, on pense à des prix bas pour rester accessible à toutes les bourses et faciliter le passage à l’acte d’achat. Mais comment rester dans ses coûts et éviter de se brader, sans pour autant braquer son public et potentiellement s’exposer à des reproches ou remarques désobligeantes ?
Le plus simple dans ces cas là est de faire des prix ronds pour simplifier le calcul et permettre aux personnes qui paient en espèces d’utiliser des billets. Ça évite aussi d’avoir à gérer la monnaie et la logistique d’un fond de caisse. Donc entre 5€ et 10€ pour un EP, entre 10€ et 20€ pour un album, entre 15€ et 35€ pour des bundles, ces assortiments de 2 ou 3 sorties vendues ensemble.
Mais le plus important concerne le prix de chaque produit en lui-même : il vaut mieux communiquer sur un prix plancher, donc minimum, et permettre aux fans de donner plus s’ils/elles le souhaitent.
J’ajouterais également que les fans sont plus susceptibles d’acheter du merch lorsqu’ils/elles voient qu’il sera possible de le dédicacer dans la foulée.
Ça ne mange donc pas de pain de prendre du temps à la fin du concert pour discuter avec les fans. Ça permet aussi de mieux les connaître en plus de passer un bon moment, puisque les fans n’ont qu’une envie : partager du love.
Les fans vont aussi très probablement accepter de donner leur mail puisque la connexion humaine est là et que l’objet de l’ajout mailing list est clair.
On a donc strictement rien à perdre à préparer une feuille simple et un stylo (ou un QR code pour les plus technophiles) et demander gentiment aux fans qui achètent du merch si ça les intéresserait de recevoir des nouvelles de l’artiste et son projet.
Par contre, on n’oublie pas de préciser la fréquence moyenne d’envoi et les sujets abordés et on rassure les fans qu’on ne sera pas en mode ‘vente permanente’ mais plutôt en mode ‘carte postale, coulisses et cosy time’.
Il est rare que les gens refusent si c’est bien amené. A terme, ça permet aussi de construire une relation Direct-to-Fan plus forte et de réduire sa dépendance aux algos des plateformes.
Bref : il y a plein de fans qui vous veulent du bien donc on les laisse nous surprendre et on prend l’argent.
🎧 Écouter les tips de Clara en version audio
Deux outils incontournables au sujet d’aujourd’hui : Bandsintown & Songkick.
En 2016, Emily écrivait l’article “Tous les chemins mènent au live : streaming et billetterie, main dans la main” (je n’ai pas été payée pour la citer, rassurez-vous !). Et c’est toujours aussi vrai, preuve en est avec la dernière nouveauté playlist personnalisée de Spotify, qui s’intitule ‘Concerts près de chez vous’.
Dans cette lignée, vous avez sûrement vu sur les profils d’artistes sur Bandcamp, Deezer, Spotify ou même YouTube, des dates de concert. Et bien, c’est grâce à Bandsintown et Songkick.
Ces deux outils, entièrement gratuits, ont le même dessein : permettre aux fans de s’abonner à un·e artiste, et d’être alerté·es lorsqu’une date de concert est prévue à côté de chez elleux. Il faut donc que, de leurs côtés, les artistes se créent un compte et ajoutent leurs dates de concerts/festivals partout dans le monde.
Bonus, mais qui n’est pas négligeable : Bandsintown et Songkick ont des intégrations avec des applications partenaires pour permettre d’y afficher toutes leurs dates de concert, et ce n’est pas négligeable en termes de visibilité. Charlotte Cegarra en parlait très justement dans sa dernière newsletter à lire ici. (On ne s’est pas concerté·es et je ne suis toujours pas payée pour vous dire d’aller lire sa newsletter 🤭)
Pour aller dans le détail, petite présentation des deux outils, et surtout de leurs avantages et inconvénients.
Bandsinstown
Lancée en 2007, aux Etats-Unis. Dispo sur le web et en application mobile pour les fans. 95 millions de fans inscrit·es et 645 000 artistes présent·es.
Permet d’afficher ses dates de concert sur Spotify, YouTube, Apple Music, Shazam, mais aussi sur Google (la fiche info à droite) et Apple Maps.
Pour se créer un compte artiste, il faut réclamer son compte sur Bandsintown for Artists.
Les avantages :
Hyper intuitif. C’est très facile de créer un événement avec tous les petits détails (heure d’ouverture des portes, 1ère partie, nom de tournée/festival, affiche, etc.) et tous les liens de billetterie.
Les festivals/salles peuvent également créer l’événement et la date sera automatiquement mise en ligne sur votre profil artiste.
L’intégration avec les autres applications se fait (presque) automatiquement ou en tout cas très facilement.
On a accès à des tonnes de statistiques : où sont basés tou·tes les fans mais aussi où sont basé·es celleux qui sont intéressé·es par certains concerts, quelles sont les dates qui performent le mieux, quels sont les territoires les plus performants, etc.
Bandsintown a ajouté beaucoup de fonctionnalités, comme la possibilité de faire des posts pour les abonné·es, mais aussi de lier son merch (s’il est vendu sur Amazon), d’envoyer des newsletters à ses fans, de créer des pré-ventes de billets exclusives, d’avoir un smartlink dédié, ou même d’envoyer de la pub par e-mail (donc de toucher de nouvelles personnes via un ciblage affinitaire).
Les inconvénients :
Il faut attendre d’avoir 100 fans minimum pour avoir accès aux statistiques.
Le dashboard de statistiques est presque trop complet, ça fait mal au crâne.
Songkick
Lancée en 2007, et racheté par Warner Music Group en 2017. Siège social basé à Londres. Dispo sur le web et en application mobile pour les fans. 15 millions de fans inscrit·es (ou 155 millions ? Je ne sais pas, les deux chiffres co-existent sur la même page du site 🙃) et 6 millions de concerts et festivals listés (depuis quand ? on ne sait pas…)
Permet d’afficher ses dates de concert sur Bandcamp, Deezer, Pandora et Soundcloud.
Pour se créer un compte artiste, il faut réclamer son compte artiste sur Songkick Tourbox.
Les avantages :
Moins intuitive, mais ça reste très facile de créer un événement avec tous les petits détails (heure d’ouverture des portes, 1ère partie, nom de tournée/festival, affiche, etc.) et bons liens de billetterie.
Bonus point pour celleux qui utilisent l’app depuis longtemps : il est enfin possible de rajouter une salle de concert qui n’est pas pré-enregistrée dans la base de données et de rajouter un lien vers n’importe quelle billetterie. (Et oui, ce n’était pas le cas avant !)
Les festivals/salles peuvent également créer l’événement et la date sera automatiquement mise en ligne sur votre profil artiste.
L’intégration avec les autres applications se fait automatiquement ici.
Les inconvénients :
Peu de statistiques disponibles, en gros on sait juste le nombre de fans qui ont vu les events, et le nombre de clics de lien vers la billetterie.
Le design de l’app est resté coincée en 2015 et l’interface est en anglais uniquement.
Alors pour conclure ? 3 conseils :
Utilisez ces deux applications, simultanément. D’abord, parce qu’il n’est pas question de créer une nouvelle dépendance à l’une d’entre elles. Et puis, cela permettra de ratisser plus largement : Bandsintown et Songkick n’ont pas les mêmes intégrations et si en tant que fan j’utilise un de ces outils, je n’utiliserai pas l’autre.
Soyez à jour : c’est un petit geste à rajouter dans sa routine numérique à chaque date de concert, mais qui peut rapporter gros en termes de visibilité.
Bandsintown veut pouvoir tout rassembler en un même endroit, et c’est très alléchant. Mais encore une fois, on ne met pas tous ses oeufs dans le même panier ;)
🎧 Écouter le décryptage d’Inès en version audio
L’essor des formats courts a radicalement impacté la façon dont les artistes accèdent à la notoriété. TikTok en particulier, s’est imposé comme un puissant tremplin, capable de propulser un morceau en haut des classements. Une étude de Luminate en 2024 a montré que 84 % des morceaux classés au Billboard Global 200 sont devenus viraux sur la plateforme avant même d’entrer dans le classement. Une fois la viralité enclenchée, un autre phénomène se produit et souvent le morceau devient plus grand que l’artiste lui-même, et attire un nouveau public parfois très éloigné de la fanbase initiale.
Ce phénomène est très révélateur de la manière dont on consomme la musique aujourd’hui. Ce nouveau public, parfois appelé « public TikTok », découvre un·e artiste à travers un seul extrait tourné en boucle. Résultat : lorsqu’un concert est programmé et que ce tube viral est au sommet de sa popularité, beaucoup achètent des places pour vivre ce moment en live. Ce phénomène peut paraître bénéfique à première vue, mais il entraîne des répercussions sur l’ambiance des concerts parce que cette nouvelle audience peut apparaître comme « parachutée », et impacte parfois l’intensité collective que les concerts sont censés générer.
L’arrivée de ce nouveau public crée un effet de contraste. D’un côté, les fans de longue date, engagés, qui connaissent les paroles, l’univers, la discographie de l’artiste. De l’autre, un public plus passif, parfois silencieux, qui attend un seul titre pour s’enflammer. Cette division dans la salle peut casser l’énergie du show et frustrer aussi bien les artistes que leurs premiers soutiens.
C’est ce qu’a exprimé récemment Franglish, à la fin de sa tournée, dans une vidéo partagée sur ses réseaux sociaux, il a dénoncé l’attitude d’un public “TikTok” venu pour un ou deux tubes : « statique pendant tout le concert, jusqu’à ce qu’arrive la partie de la trend qu’ils connaissent... ». Ce ressenti illustre une réalité que vivent de plus en plus d’artistes issu·es de la scène urbaine ou pop, particulièrement exposé·es à ces pics de viralité.
Malgré ça, certains artistes jouent habilement avec ces nouvelles dynamiques. Jason Derulo, par exemple, s’est emparé des codes de TikTok, allant jusqu’à intégrer les danses virales dans sa scénographie. Lors de ses concerts, il rejoue certaines chorégraphies avec le public et en fait un moment fédérateur. Plutôt que de subir ce nouveau public, il l’intègre à son show, tout en conservant sa direction artistique.
Aujourd’hui la popularité sur TikTok impacte aussi le live. Elle permet à des artistes de remplir des salles plus facilement en atteignant de nouveaux publics. Mais elle entraîne aussi une mutation de l’expérience concert, où l’on passe d’un public fidèle à un public de passage, venu pour un extrait et non pour l’œuvre. Face à cette évolution, les artistes doivent trouver l’équilibre entre entretenir leur base fan historique et accueillir cette nouvelle audience sans diluer leur identité artistique. Parce que ce qui compte, c’est surtout de convertir ce pic de viralité en une relation durable.
🎧 Écouter la chronique de Lila en version audio
Ça fait un petit moment que je suis ce que fait Dinaa, et en février dernier, elle a sorti son deuxième album — encore meilleur que le premier (je ne pensais pas que c’était possible).
Dinaa, c’est une voix authentique, des mélodies douces, des paroles simples mais tellement relatable (auxquelles on peut s’identifier), et surtout une production pop/folk, presque country par moments. Je pense que vous commencez à connaître mes goûts, donc vous savez que c’est exactement le genre de combinaison qui m’attrape… et je pense que ça va aussi vous envoûter.
Dans ses textes, Dinaa parle de tout : d’amour, de réflexions personnelles… Mais sur cet album, elle a écrit une chanson qui me touche particulièrement. C’est donc celle-ci que j’ai choisie comme mon coup de cœur : « Que reste-t-il ? », avec notamment cette phrase que j’aime plus que tout :
« Même en terre brûlée, il reste une fleur. Faut pas la laisser faner. Elle se trouve dans nos cœurs. »
💡LA RESSOURCE BONUS DE LILA
Voici une belle playlist qui chante le ras-le-bol tout en sublimant les atrocités de la vie :
L'éclectisme est au cœur de notre quotidien, que ce soit à travers nos goûts musicaux ou les artistes que nous accompagnons. Dans cette rubrique, nous partagerons chacune le titre qui a marqué notre mois.




Emily // ‘i wanna be your right hand’ - Nemahsis
Clara // ‘La Bomba’ - Los Bitchos
Inès // ‘Hit You Where It Hurts’ - Coco Jones
Lila // ‘French Girls’ - Dove Cameron
On se retrouve le 15 juin pour la prochaine édition !